MAYHEM – Esoteric Warfare

Mayhem-Esoteric-Warfare-800x800Année 2014
Pays Norvège
Label Season of Mist
Genre This is for her, War!

(A la base, j’avais initialement écrit ce texte pour Facebook puisque je suis beaucoup plus actif sur les réseaux sociaux que sur ce blog – que je n’ai jamais déclaré mort en passant et ce même si j’avais en préparation un dossier sur Kanye West qui ne verra jamais sans doute le jour, enfin on ne sait jamais, pour cause de fainéantise aiguë – et puis je me suis dit que ça faisait une belle chronique afin de réactiver ce site..)

1984 : Création de Mayhem
1994 : De Mysteriis dom Sathanas
2004 : Chimera
2014 : Esoteric Warfare

Coïncidant avec les trente ans du groupe – miraculeux au vu des morts et des controverses qu’il y a autour – que pensait de ce nouvel opus de Mayhem ? Chaque parution d’un disque des norvégiens est toujours un événement en soi (ou comment créer une aura légendaire en ayant sorti QUE cinq albums studios en trois décennies), cependant, je dois avouer n’avoir guère été convaincu par les premiers extraits, mais difficile de juger sur la foi de deux titres écoutés à la vite et c’est donc avec une certaine appréhension que j’attendais sa sortie.

Successeur du monumental « Ordo ad Chao » paru en 2007 (qui marquait le retour d’Attila Csihar aux affaires), ce nouvel opus est tout aussi désincarné que le précédent, mais avec une production plus claire et limpide et proposant un black metal martial et froid. De par son thème, la guerre, « Esoteric Warfare » se rapprocherait surtout du très controversé « Grand Declaration of War » paru en 2000.

On reconnait aisément « la patte Mayhem » par ces instrus déstructurées et alambiquées, de ces moments « d’accalmie » accompagnés de la voix d’Attila avant de finir la plupart du temps en déluge de folie, de brutalité et de solis de guitares. Selon certains dires, ce disque a été écrit pour une seule guitare et qu’il prendrait toute son ampleur en vinyle (j’attends de recevoir ma copie pour confirmer) et surtout en live. Le hongrois a souvent eu à fort à faire auprès de détracteurs – qui sont souvent des nostalgiques de Dead – au sujet de sa prestation sur « De Mysteriis dom Sathanas », (plus grand album de black metal de l’histoire dois-je le rappeler ?) or, sa grande force réside dans sa capacité d’adaptation et de son registre vocal, sachant parfaitement quel timbre de voix utilisé pour les différents projets où il est associé et de mémoire, je ne me souviens pas d’un mauvais disque (ou c’est les autres autour qui ne sont pas bons) auquel il aurait prêté sa voix et « Esoteric Warfare » se rajoute donc à cette longue liste. Il éructe, il hurle, il psalmodie et à l’heure où certains se paluchent sur le chant d’untel, il est bon ton de se rappeler qu’Attila est sans nul doute LE meilleur chanteur metal extrême actuellement (et ce à un tel point que Diamanda Galás la considère comme un égal).

Ce disque a-t-il des défauts ? Oui, car là où « Ordo ad Chao » se faisait remarquer par une production carrément lo-fi (Hellhammer déclara à l’époque: « the production sounds necro as fuck, but that’s the way we wanted it – this time. It represents Mayhem today ») et ses influences « SunnO)))esque » (dû à l’implication d’Attila chez ces derniers), il manque à cet album une ligne directrice et une identité propre afin de se démarquait de la scène black metal – qui est aujourd’hui à 80% moribonde – et les mauvaises langues diront que s’il n’était pas sorti sous le nom de Mayhem, ce disque serait passé inaperçu. « Esoteric Warfare » aurait sans doute dû être plus concis avec moins de titres et un peu plus de longueur, il n’en reste pas moins un excellent album qui s’apprécie au fur et à mesure des écoutes.

A la fois exaspérant et passionnant, que l’on aime ou que l’on déteste le groupe, un disque de Mayhem ne laissera jamais personne indifférent…

Publié le 1 juillet 2014, dans Black Metal, et tagué , , , . Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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